Nous quittons la Turquie en profitant d’une vue magnifique sur le Mont Ararat, le plus haut sommet de Turquie (5137 m).

En approchant de la frontière, nous sommes surpris par un embouteillage de camions : ils font la queue pour passer la douane ! Heureusement, nous pouvons doubler et nous remontons une file interminable de camions sur 14 km !!

Arrivés à la frontière, il n’y a personne. Nous passons rapidement la douane turque. Puis, nous sommes séparés : Bertrand doit passer avec le camping-car du côté des véhicules, tandis que Guénaëlle et les garçons passent côté piéton.

L’entrée en Iran est alors une aventure : On traverse des couloirs grillagés (comme un accès de prison), on répond à plein de questions (Mais est-ce un interrogatoire ou simplement de la curiosité?), ils contrôlent nos passeports, on attend … Le tout dans une ambiance pas très sereine, mais toujours ponctué de « Welcome to Iran ! » En plus, nous avons le droit de remplir de nouveau la fiche Interpol (que nous avions déjà remplie à Trabzon pour obtenir nos visas) avec prises d’empreinte de chacun des 10 doigts, puis des phalanges des 2 mains, y compris pour les enfants ! De son côté, Bertrand a droit à la même chose mais avec en plus le passage dans plusieurs bureaux pour faire remplir les papiers pour le camping-car. Finalement, après deux heures de démarches, nous nous retrouvons à la sortie… Nous avançons nos montres d’une demi-heure. Et notre aventure en Iran peut commencer !

Mais, il va nous falloir un petit temps d’adaptation… Évidemment, nous ne parlons pas le farsi, et nous ne pouvons pas non plus le lire… Même les chiffres s’écrivent différemment !

Pour la monnaie locale, nous trouvons rapidement quelqu’un pour nous échanger des euros en Rials et nous voilà millionnaires ! La calculette va fonctionner car le change n’est pas simple à calculer de tête et nous sommes un peu perdus dans les billets… (1 euro = 39 000 Rials) En plus, la plupart des iraniens comptent en « tomans » (1 toman = 10 Rials) mais les billets sont en Rials… Pas simple !

Concernant la tenue vestimentaire, Guénaëlle doit porter le voile, mais avoir aussi un pantalon long, une « tunique » qui descend jusqu’à mi-cuisses et les manches longues. Pour Bertrand, le pantalon est obligatoire mais les manches courtes sont tolérées dans la plupart des régions. Gaëtan et Théotime peuvent s’habiller comme ils veulent, mais seulement parce qu’ils ont la « chance » d’être des garçons ! (Apparemment, le port du voile est obligatoire pour les filles à partir de huit ans, mais la plupart des petites filles iraniennes le portent encore plus jeunes).

Nous retrouvons à la douane un peu par hasard nos amis français Wawatai, Caval of Roads et Another way to work, rencontrés en Cappadoce en Turquie. Du coup, nous nous suivons à la recherche d’un premier bivouac en Iran. Nous nous installons au milieu d’une grande plaine, avec vue sur le Mont Ararat !

Le lendemain, après une matinée de repos et de jeux, nous traversons les montagnes iraniennes jusqu’à un monastère arménien Qara Kelissa.

Grâce à nos amis, notre camping-car se prend pour un 4×4 et nous nous lançons sur une petite piste (où nous ne serions jamais allés seuls !) Après quelques sensations fortes, nous nous installons sur un site exceptionnel, avec une vue extraordinaire tout autour et nous profitons d’un magnifique coucher de soleil. Il fait beau mais froid, nous sommes à plus de 2000 m d’altitude!