Nous poursuivons notre périple vers le Nord et nous rejoignons Salta, qui est la capitale touristique du Noroeste, notamment parce que c’est la porte d’entrée privilégiée des principales destinations de la région. Il paraît que c’est « une ville dynamique et moderne avec une architecture coloniale qui lui confère un charme fou ». Mais, de Salta nous ne verrons pas grand chose…
Tout a mal commencé lorsque nous arrivons et que nous traversons la ville à la recherche d’un hypothétique camping que l’on ne trouvera jamais, en suivant le GPS qui veut nous faire prendre des routes qui n’existent pas, pour finir de nuit sur des pistes en terre…
Mais en fait, notre objectif en arrivant à Salta était surtout de vérifier l’état des véhicules avant de poursuivre dans le nord du pays et surtout avant de passer la frontière vers le Chili par le Paso Jama avec un col à 4800 m.
Nous avions l’adresse d’un garage Iveco, mais le garage n’existe plus ! Un gars nous indique l’adresse d’un autre garage, mais il est trop petit, on ne peut pas rentrer. Nous rencontrons une autre personne qui nous conseille un garage spécialisé pour les véhicules Land Rover (pour le Defender de Nico et Séverine) mais ils sont débordés et n’ont pas le temps de s’occuper de nos véhicules. Ils nous envoient à une autre adresse mais le garage est fermé, c’est la pause déjeuner…
Bref, on abandonne et on va déjeuner au McDo ! (Eh oui, encore… C’était pour faire plaisir à Séverine ;-)))
Nous passons donc la journée entière à la recherche d’un garage pour faire une vidange et changer les filtres.
C’est ainsi que se déroule certaines de nos journées. C’est aussi ça les aléas des voyageurs au long cours ! Toutes nos journées ne peuvent pas être exceptionnelles !
Pendant ce temps-là, il faut aussi occuper les enfants… Mais ils sont plutôt sympas aujourd’hui et passent le temps entre séance d’école, coloriage, lecture, films… En fait, eux aussi se sont habitués à ces journées « passionnantes » où nous ne sommes pas disponibles. Ils savent qu’ils doivent s’occuper tout seuls, sans faire de bruit et sans se battre ;-), qu’ils ne doivent pas sortir du camion, et qu’il faudra peut-être attendre très longtemps l’heure du déjeuner… Mais avec des copains, le temps passe plus vite !
Le lendemain, on recommence ! On part à la recherche d’un autre garage pour vérifier les freins, puis encore un autre pour l’équilibrage et les pneus… Ici, chacun a sa spécialité, pas de garage multi-tâches ! Et de nouveau, on se trouve confrontés aux mêmes difficultés que la veille. Pas si simple quand on fait plus de 3 m de haut et qu’on ne rentre pas dans la plupart des garages…
Bref, après trois jours passés dans cette grosse ville, entre garages et … garages, nous n’avons qu’une envie : partir ! Donc pas de visite touristique, pas de musée, pas de balade dans le centre-ville, pas de resto… Tchao Salta !
On reprend la route et rapidement, nous retrouvons des paysages sublimes. Le Nord-Ouest de l’Argentine est une région montagneuse dont l’altitude oscille entre 1000 m et plus de 4000 m, au pied des hauts sommets de la Cordillère des Andes. Nous commençons petit à petit notre acclimatation à l’altitude, en montant progressivement et surtout en prévoyant des bivouacs de plus en plus hauts. L’idéal est, paraît-il, de faire des paliers de 500 ou 1000 m et de dormir 500 m plus bas que le plus haut point atteint dans la journée… Ça semble bien compliqué… ;-)
Quelques centaines de kilomètres plus loin, nous arrivons à Tilcara, un joli village, au cœur de la Quebrada de Humahuaca. La traversée du village restera un souvenir mémorable… Arrivés de nuit, nous avançons quand même, sans avoir fait de repérage au préalable, contrairement à notre habitude. Et donc forcément on se retrouve dans des petites ruelles, étroites, pavées et extrêmement pentues où il nous est impossible de faire demi-tour… Et quand on demande conseil aux gens du village, ils nous disent tous qu’il n’y a pas de problème ! Heureusement, nos amis Séverine et Nico partent en éclaireur avec leur Defender et nous guident grâce à nos talkies-walkies ! Nous arrivons ainsi jusqu’au lieu de notre bivouac, à l’entrée de « Pucará », un site archéologique dominant le village, où nous passons une nuit tranquille. Partis de Salta à 1200 m, nous sommes à une bonne altitude pour notre acclimatation : 2500 m !
Le lendemain, nous sommes donc sur place pour aller visiter ce village fortifié au petit matin et profiter d’être tout seuls sur le site. Nous y rencontrons quelques « amis » : des lamas !
Avec une position stratégique, au sommet d’une colline, « Pucará » était l’un des principaux lieux de peuplement de la Quebrada lors de la période d’occupation des Incas. D’ailleurs, les enfants sont inspirés par « les Cités d’or » et partent à la recherche d’un trésor dans le village ! Tout le secteur d’habitations a été rénové, les murs et les toits ont été reconstruits, ce qui rend ce site archéologique un peu trop « neuf ». Mais grâce à cela, nous découvrons le bois de cactus, utilisé pour les charpentes des maisons ! Nous pensions tous que les cactus étaient creux…
En plus, le cadre est superbe, surplombant le Rio Grande, avec une vue exceptionnelle sur la Quebrada de Humahuaca et ses montagnes colorées.
Puis, nous poursuivons notre découverte de la Quebrada jusqu’à Humahuaca, un village plein de charme. Nous nous baladons dans les jolies ruelles pavées du quartier historique, bordées de maisons basses aux toits-terrasses, caractéristiques des villages de cette région des Andes. On ressent comme un petit air de Bolivie… Les ruelles sont colorées avec les stands d’artisanats typiquement andins : bonnets, pulls, sacs et « aguayos », les grands tissus multicolores que les femmes utilisent pour transporter leurs affaires sur leur dos.
Puis, nous prenons une petite route pour aller voir le Cerro Hornocal, surnommé « la montagne aux 14 couleurs ». Humahuaca est déjà à 3000 m et après quelques kilomètres sur une piste de graviers bien raide, le camion peine… Nous préférons nous garer sur le bas côté et faire du stop. Il n’est néanmoins pas question de renoncer au panorama alors que nous ne sommes plus qu’à quelques virages de la fin ! Ce sont d’ailleurs des français qui nous emmènent jusqu’au sommet. Nos amis Séverine et Nico, eux, réussissent à monter jusqu’en haut. Le spectacle est sublime, malgré quelques nuages qui viennent nous cacher les rayons du soleil.
Premiers records : 4100 m pour le camping-car et 4350 m pour nous !