Nous quittons le Chili à San Pedro de Atacama, car les formalités de douane se font en ville. Nous avons adoré ce pays, où nous avons passé beaucoup de temps, et découvert des paysages magnifiques et tellement différents. Nous montons la grosse côte pour rejoindre le Paso Hito Cajon, en buvant notre tisane au coca pour aider nos petites têtes à supporter la montée de plus de 2200 mètres en moins de 50 kilomètres.
Le petit poste de frontière est fermé lorsque nous arrivons, pause déjeuner entre 12h et 14 h. Nous attendons patiemment, mais vers 14h30, nous commençons à penser que personne ne viendra peut être jamais… Nous décidons de poursuivre notre chemin en espérant trouver un douanier un peu plus loin. (Ce qui, a posteriori, était complètement stupide, sachant que nous rentrons dans une grande zone désertique !) Puis, tout à coup, nous réalisons qu’en entrant en Bolivie, nous changeons d’heure, il est donc 13h30 !! Le douanier finit effectivement par revenir et nous obtenons tous nos tampons sur nos passeports. Par contre, la surprise c’est que la douane pour nos véhicules se trouve à environ 85 kilomètres, avant la Laguna Colorada. Nous n’avons pas prévu d’aller aussi loin aujourd’hui, mais le douanier nous assure qu’il n’y aura aucun souci si nous n’y allons que demain.
C’est parti pour LA grande aventure dans le Sud Lipez !
La piste est en bon état et nous avançons tranquillement en profitant des paysages sublimes qui nous entourent. Nous contournons la Laguna Blanca et nous rejoignons la Laguna Verde, lieu de notre premier bivouac. Nous sommes à 4400 mètres d’altitude et nous savons que la température va descendre en dessous de zéro pendant la nuit. Pour protéger les véhicules du froid, l’astuce est de se garer face à l’est afin que dès le lever du soleil, les premiers rayons réchauffent le moteur. Nous installons aussi une couverture, coincée sous le capot. Nico et Séverine montent leur tente.Il ne fait déjà plus très chaud. Puis, nous profitons du magnifique coucher de soleil.
Nous avons tous bien dormi mais nous avons eu très froid. Il a fait -10 ° C dehors et seulement 5 ° C à l’intérieur du camping-car ! Il y a du givre à l’intérieur sur les vitres et notamment sur le plexiglas qui remplace toujours le lanterneau fracturé sur le cargo. Nous avons choisi de ne pas laisser le chauffage fonctionner toute la nuit pour ne pas risquer de vider notre bouteille de gaz. Nous étions bien équipés avec sacs de couchage et couettes superposés ! Nos amis Itinerantour ont eu beaucoup plus froid que nous ! Mais il fait beau, le soleil nous réchauffe et nous profitons du panorama sur la Laguna Verde.
Dans la matinée, nous reprenons la piste vers le nord. Nous sommes ébahis devant la beauté des paysages. On a l’impression d’être dans un monde irréel ! Nous montons jusqu’à presque 4800 m d’altitude puis nous redescendons vers le « Desierto de Dali » et nous nous arrêtons notamment pour admirer les « Piedras de Dali », des rochers nommés ainsi en hommage au peintre catalan car ce désert semble être une peinture.
Nous nous arrêtons pour déjeuner au « Termas de Polques », des bains à environ 37 °C. Mais le lieu est envahi par les nombreux 4×4 des tours organisés par les agences. Il y a vraiment trop de monde pour nous dans la petite piscine donc nous n’essayons même pas d’aller nous y baigner. Nous profitons de la vue sur la Laguna Chalviri juste en face, où se baladent des flamants roses.
Après deux cols successifs à près de 4900 mètres d’altitude, nous rejoignons les geysers Sol de Mañana. Ou plutôt, nous tentons de nous en approcher… La piste est vraiment inaccessible pour nous et après avoir galéré un bon moment, nous décidons de faire demi-tour avant de risquer la catastrophe. Nos amis en Defender descendent un peu plus bas mais n’arrivent pas au bord des cratères. (On apprendra plus tard que nous n’avions pas pris la bonne piste !) De toute façon, en théorie, il faut venir à l’aube pour assister au spectacle des geysers. Le site est néanmoins très beau.
La suite du parcours devient très sportif. La piste qui descend vers la Laguna Colorada est très mauvaise avec des pierres et de nombreux trous. On avance très doucement et Bertrand est hyper concentré pour choisir le bon endroit pour passer en essayant d’éviter de frotter.
En arrivant au bord de la lagune, nous cherchons en vain la piste vers le Mirador. Nos amis Séverine et Nico partent devant en éclaireur, mais nous signalent rapidement que l’accès est impossible pour nous en camping-car. Nous faisons demi-tour pour trouver un bivouac, il va bientôt faire nuit. Le lac se colore en rose avec la lumière de fin de journée, il y a de nombreux flamants roses. De loin, le spectacle semble extraordinaire mais nous ne pouvons pas en profiter… Puis, nous nous retrouvons dans le noir, nous avons « perdus » nos amis et les talkies-walkies ne fonctionnent plus… Petit moment de solitude… Finalement, grâce aux phares, nous nous repérons de loin !! Ils avaient dû faire tout un énorme détour pour quitter le Mirador car la piste était impraticable ! Malgré l’obscurité totale, nous trouvons un endroit qui semble bien pour le bivouac, à proximité de la Lagune et nous installons nos véhicules, toujours face à l’est.
Le ciel étoilé est fascinant, une belle nuit s’annonce…
Le seul problème de cette fin de journée : nous n’avons pas trouvé la douane ! Faut-il revenir en arrière? Ou pourra-t-on trouver un poste de douane à Uyuni ? Nous avons eu assez d’émotions aujourd’hui, nous décidons de remettre à demain cette décision…
La photo improbable : Nous traversons une zone totalement inhabitée, mais les Boliviens n’ont pas oublié les panneaux du code de la route !!