Un petit saut en avant pour vous raconter le Brésil, que nous allons bientôt quitter…
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Nous rentrons au Brésil à Corumbá, ville frontière avec la Bolivie, surplombant le Rio Paraguay. Les formalités au poste de douane ne sont pas plus compliquées qu’ailleurs, mais tout à coup, on ne comprend plus rien…
Après plus de 6 mois en Amérique du Sud, dans des pays hispanophones, nous avions fait d’énormes progrès en espagnol, nous pouvions nous débrouiller dans la vie quotidienne et nous étions même capables de tenir une conversation (enfin, du moins, moi !) On ne parle pas portugais et les brésiliens ne parlent ni espagnol ni anglais… Retour à zéro. Ça ne va pas être simple…
Nous passons une journée à Corumbá, juste le temps de préparer notre traversée du Pantanal, le plus grand marécage du monde et une des plus belles réserves naturelles d’animaux du Brésil.
Longeant à l’ouest la frontière bolivienne, cette grande plaine est traversée par de nombreuses rivières, dont le Rio Paraguay. Pendant la saison des pluies, plus de la moitié des terres sont inondées. Le Pantanal devient alors un immense marécage.
Évidemment, il faut justement choisir la saison sèche pour le traverser, lorsque l’eau se retire et que les marais s’assèchent. Alors, seuls quelques points d’eau subsistent et l’on peut y observer de nombreux oiseaux, reptiles et mammifères.
Nous prenons la piste pour entrer dans « l’Estrada Parque ». Plutôt large et en bon état, elle est facilement accessible avec notre camping-car et va nous permettre d’observer de nombreux animaux. Sur environ 120 km, on franchit environ 70 ponts au-dessus des marais. C’est le lieu idéal d’observation. Nous nous arrêtons donc à chaque pont pour scruter les marécages. Nous voyons de très nombreux caïmans ainsi que beaucoup d’oiseaux, et notamment des toucans, des perroquets et le tuiuiu, un grand échassier blanc, l’oiseau symbole du Pantanal. Nous avons aussi la chance de voir des capybaras (le plus grand rongeur du monde, sorte de hamster géant).
Par contre, ceux que nous n’avons pas besoin de chercher, ce sont les moustiques ! A chaque ouverture de porte, ils se précipitent par dizaines à l’intérieur du camping-car. Il s’ensuit alors une guerre intraitable, dont nous sortons le plus souvent vainqueurs. Mais, notre super raquette électrique, outil indispensable en Asie, ne fonctionne plus… Dommage…
A mi-chemin, nous devons traverser le Rio Paraguay. Mais nous n’arrivons pas à monter sur le « ferry » car la pente est trop importante. Bertrand connaît bien maintenant les limites du camion, et les gars n’ont pas l’air de vouloir trouver une solution pour nous aider à monter sur la barge. Un peu excédés par le manque de coopération ambiant et ne voulant pas prendre le risque d’abîmer notre camion, nous décidons donc de faire demi-tour, ce qui nous oblige à faire un énorme détour… Mais les kilomètres parcourus sur des pistes difficiles, nous ont appris la prudence. (Au fur et à mesure des mois passés sur la route, nous avons compris que notre véhicule a été conçu pour aller de camping en camping sur les belles routes de France ! Néanmoins, il nous a mené dans des endroits improbables et fabuleux…)
Bref, nous ferons des kilomètres supplémentaires, mais ce sera surtout l’occasion de voir encore plus d’oiseaux ou de caïmans…
Nous profitons aussi d’un beau coucher de soleil sur le Rio Miranda et nous nous réveillons à l’aube avec le « chant » de dizaines de perroquets verts, venus s’installer dans les arbres autour du camping-car !
Puis, au beau milieu de la séance d’école, nous apercevons un magnifique ara bleu, venu se poser sur un poteau à quelques mètres de nous. Évidemment, nous nous ruons dehors avec l’appareil photo ! Ce sont des petits moments exceptionnels que nous avons la chance de vivre pendant cette aventure et qui nous laissent chaque fois des souvenirs inoubliables.