Bonito, ses eaux cristallines et ses Aras rouges

En lisière sud du Pantanal, Bonito mérite bien son nom de jolie ville. Elle est devenue une destination très populaire grâce à son environnement exceptionnel de cascades, grottes, lacs et rivières aux eaux cristallines. Il paraît que c’est l’endroit où l’eau est la plus transparente… La pureté de ces eaux provient de la grande teneur en calcaire qui fait fonction de filtre naturel et fixe les impuretés au sol.

Ayant mal dormi les nuits précédentes (grâce à la chaleur et aux moustiques !), nous n’avons pas envie d’expérimenter un bivouac en centre-ville et nous préférons aller nous installer dans le jardin d’un hôtel qui fait office de camping. Nous sommes les seuls clients, du coup c’est calme ! Il y a même une piscine et les garçons s’y baignent, mais l’eau n’est pas très chaude (et donc inaccessible pour moi ;-)).

Le lendemain, nous nous réveillons (encore!) avec le bruit des perroquets et nous découvrons tout excités des petits perroquets verts et des aras rouges dans le jardin ! Nous arrivons à les approcher à moins d’un mètre. En fait, le propriétaire de l’hôtel triche un peu, il leur donne des graines tous les matins pour les attirer ! Le spectacle est, néanmoins, fabuleux, fascinant et … bruyant !

 Nous nous offrons une journée de repos, accompagnée de petits plaisirs, qui paraissent anodins lorsqu’on est chez soi, mais que nous apprécions d’autant plus que nous en sommes souvent privés : prendre une bonne douche chaude et profiter du Wifi !

Et puis, nous étudions les nombreuses possibilités d’activités à faire ici. La particularité à Bonito, c’est que tous les sites touristiques se trouvent sur des propriétés privées. Il n’y a pas d’accès aux lacs ou aux rivières pour se baigner librement dans les belles eaux cristallines. Les propriétaires gèrent les visites et ont fixé des prix exagérément élevés ! En plus, on ne peut s’y rendre qu’en passant par une agence et en réservant à l’avance le créneau horaire pour la visite. Vraiment tout ce qu’on n’aime pas, nous qui avons tellement pris goût à la liberté et qui passons notre temps à improviser…

Nous nous offrons quand même deux excursions, puisqu’on est venus pour ça ! Nous allons d’abord voir la « Gruta do Lago Azul », une grotte inondée. On descend le long d’un escalier vers le fond de la grotte, pour découvrir le lac bleu. Il y a beaucoup de monde et la visite est un peu trop cadrée à notre goût. Les groupes se suivent puis se croisent, et chacun attend son tour pour faire la jolie photo du lac… (Pourtant, nous sommes hors saison.) Certes, c’est très photogénique, alors on joue le jeu, on attend et on fait, nous aussi, notre jolie photo !

Puis, nous voulons expérimenter une après-midi de snorkelling dans les eaux bleues transparentes de Bonito. Nous choisissons d’aller au Rio da Prata, d’après les conseils du propriétaire de l’hôtel. Tout est très bien organisé, le matériel est fourni et une fois équipés, on nous emmène au bord de la rivière. Il n’y a plus qu’à enfiler le masque et le tuba et se laisser flotter, emportés par le courant. On a l’impression de nager dans un immense aquarium où l’eau est effectivement très transparente. On croise de nombreux poissons et notamment des « dourados », dans un « paysage » de rivière, assez étonnant pour nous, car tellement différent de la mer.

Le jour suivant, nous allons une cinquantaine de kilomètres plus loin au « Buraco das Araras », un énorme cratère où nichent des dizaines, voire des centaines, de aras rouges, ainsi que de nombreuses autres espèces d’oiseaux. Cette cavité fait environ 500 mètres de circonférence et plus de 100 mètres de profondeur, et il y a au fond, un lagon vert émeraude, qui abrite un couple de caïmans dont la survie est un mystère, puisqu’il leur est impossible de s’enfuir. (Il paraît qu’ils mangent leurs bébés pour ne pas mourir de faim !)

Le sentier fait le tour du cratère et permet d’observer les aras de différents points de vue. Nous avons la chance de les observer de très près, alors qu’ils sont en liberté. Ils sont vraiment magnifiques et leur vol est majestueux. Nous sommes fascinés. Nous apercevons aussi un magnifique toucan ! Et sur le sentier, nous voyons des coatis, des petits mammifères qui ressemblent un peu à des ratons laveurs.

Avant de partir, un petit souvenir pour Gaëtan et Théotime :

Puis, nous quittons Bonito et ses merveilles pour rejoindre Campo Grande, la capitale du Mato Grosso. Nous avons trouvé l’adresse d’une usine de gaz, susceptible de remplir nos deux bouteilles de gaz, qui sont désormais vides… Nous avions tenté de les faire remplir en Bolivie et au Pérou, puis dans chaque ville que nous avons traversée au Brésil, mais sans succès. Maintenant, c’est urgent et indispensable qu’on trouve un endroit pour les remplir. Sans gaz, nous n’avons plus de cuisinière, plus d’eau chaude et plus de frigo… Ceci dit, comme on a appris à relativiser et à s’adapter à toutes les situations, on trouve toujours une solution. Donc, on va manger au resto, on ne prend pas de douche et … on n’a plus besoin de frigo, puisqu’on mange au resto !

C’est sympa, mais ça ne va pas pouvoir durer…