Si Phan Don ou « les 4000 îles »

Si Phan Don, qui signifie « Quatre mille îles », est un archipel au milieu du Mékong. Il n’y a en fait que 3 îles habitées et les milliers d’îles n’apparaissent qu’à la saison sèche. Pendant la mousson, le Mékong peut atteindre jusqu’à 14 km de large à cet endroit et beaucoup d’îles et d’îlots disparaissent sous l’eau.

Nous allons donc explorer les 3 îles habitées, en commençant par Don Khong, reliée à la rive par un pont. L’île est relativement grande mais il n’y a que deux villages et une petite route à travers les rizières. Nous y passons une nuit paisible au bord du Mékong.

Le lendemain, nous rejoignons Nakasang, où nous abandonnons notre camping-car pour aller découvrir les deux autres îles Don Khon et Don Det, uniquement accessibles en bateau mais reliées entre elles par un pont. Nous prenons une pirogue et une demi-heure plus tard, nous débarquons sur Don Khon. Nous partons à la recherche d’une guesthouse et après les avoir toutes visitées pour choisir l’endroit idéal, nous nous installons dans de jolis bungalows, le long du Mékong. En plus, le patron est super sympa et il est fan de foot donc il regarde les matchs de l’Euro2016 ! Nous pourrons donc les regarder avec lui… Gaëtan était très frustré jusque là car avec le décalage horaire les matchs étaient diffusés pour nous à 2h du matin. Donc ce n’était pas simple de trouver un endroit pour les voir ! Sans compter qu’ils n’ont pas partout des télés avec la chaîne qui diffuse les matchs.

Nous louons des vélos pour pouvoir nous déplacer sur les deux îles et nous passons 3 jours extraordinaires. Le temps semble s’être arrêté. Il n’y a pas de voiture, quelques villages au bord du Mékong et des rizières au centre de l’île. Nous parcourons tous les sentiers des deux îles, nous nous arrêtons pour voir des cascades impressionnantes, nous nous baignons dans une jolie crique, nous profitons des hamacs sur la terrasse de nos bungalows, nous testons le jeu de société que Gaëtan et Théotime ont inventé pendant nos nombreuses journées de pluie et nous nous levons en pleine nuit pour regarder les matchs de foot ! Les journées s’écoulent tranquillement…

Mais le meilleur souvenir de ces 3 jours merveilleux hors du temps reste notre expédition pour voir les fameux dauphins de l’Irrawaddy. Ces cétacés reconnaissables à leur tête arrondie vivent dans le Mékong mais ils sont en voie de disparition. On estime qu’il en reste aujourd’hui moins d’une centaine. Quelques-uns se trouvent au sud des 4000 îles près de la frontière et d’autres plus loin dans le Mékong au Cambodge.

Nous partons en pirogue avec Siett qui nous emmène sur le Mékong à travers les rivages inondés. Puis il arrête le moteur et nous indique qu’il a repéré des dauphins. Il y en a plusieurs qui nagent autour de nous et sortent de l’eau furtivement. Nous restons un long moment à les observer pendant que Siett rame silencieusement pour lutter contre le fort courant et essayer de rester sur place. Nous sommes tous seuls au milieu du Mékong, il n’y a pas de bruit. C’est un moment magique, suspendu… Évidemment, nous ne les verrons pas faire de grands sauts comme Flipper (ce que Théotime avait souhaité…) mais nous sommes vraiment contents de les avoir vus.

PS: Nous avons peu de photos car c’était très difficile de les prendre au bon moment, et nous avons effacé par erreur les petits films que nous avions faits… Grosse déception mais impossible de les récupérer.

Le quatrième jour, nous quittons l’île, à regret, mais c’est notre dernier jour au Laos. Notre visa se termine et nous devons passer la frontière. Nous prenons le bateau jusqu’à Nakasang où nous retrouvons notre camping-car. Nous faisons une halte un peu plus loin pour aller voir les chutes de Khon Phapheng, qui sont apparemment les plus grandes chutes d’eau d’Asie du Sud-Est. C’est en fait un endroit où le Mékong se transforme en puissants rapides et dégringole dans des gorges entre des formations rocheuses. Il y a sur place un temple car ces chutes ont une signification spirituelle pour les laotiens qui croient qu’elles capturent les esprits.

Nous reprenons ensuite la route vers la frontière toute proche…

Nous avons adoré le Laos, les laotiens, les paysages magnifiques, l’atmosphère dans les villes et les villages, le rythme nonchalant, le riz gluant servi dans des jolis paniers, les cocktails au lào-lào (alcool de riz local que les laotiens appellent le whisky lao! )… Ça passe vite un mois… Mais dans le « pays du million d’éléphants » nous n’en avons vu aucun… Nous l’avons donc surnommé le « pays du hamac » car il y en a partout, même dans les tuk tuk !