Le pont de la rivière Kwaï

Kanchanaburi est une petite ville tranquille, installée le long de la rivière Kwaï, tristement célèbre grâce aux japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.

Petite parenthèse historique : Au début de la Seconde Guerre Mondiale, après leur victoire en Asie du Sud-Est, les Japonais veulent poursuivre leur progression jusqu’aux Indes britanniques. Ils décident donc de construire une voie ferrée de plus de 400 km qui relierait la Thaïlande et la Birmanie par le Col des Trois Pagodes. Après la chute de Singapour en 1942, les Japonais expédient tous leurs prisonniers de guerre sur le chantier. Les travaux, d’une ampleur titanesque surtout dans cette région montagneuse, ont duré environ un an, grâce plus de 320 000 prisonniers et travailleurs asiatiques, soumis à des travaux forcés dans des conditions inhumaines. Environ la moitié d’entre eux y laisseront leur vie. Un sacrifice d’autant plus terrible et absurde que le chemin de fer, une fois terminé, ne restera opérationnel que deux ans, avant d’être démoli par les Alliés. Cette voie ferrée fut surnommée « le chemin de fer de la Mort » et le pont de la rivière Kwaï, maillon essentiel, fut la cible de nombreux bombardements et fut donc détruit à plusieurs reprises.

Le gouvernement thaï a, depuis plusieurs années, restauré la ligne pour les touristes et il est donc possible de prendre le train de Kanchanaburi jusqu’à Nam Tok, soit environ 70 km sur le « chemin de fer de la Mort », le long de la rivière Kwaï et à travers des paysages magnifiques.

Cela nous faisait rêver de venir voir le fameux pont de la rivière Kwaï ! Et l’air sifflé par les prisonniers dans le film de David Lean, nous revient forcément en mémoire… Mais le pont actuel, en métal, ne ressemble en rien au pont d’origine, ni même au pont du film, copié par les Studios d’Hollywood et construit en teck. Nous traversons donc le pont et nous prenons quelques photos. Mais c’est surtout le site historique qui nous intéresse. D’ailleurs, pour exploiter au maximum l’attrait touristique et historique du lieu, il y a 4 musées de la Seconde Guerre Mondiale ! Nous choisissons le JEAATH Museum qui raconte la construction de la voie ferrée et du pont et qui présente les conditions de vie des prisonniers dans des huttes de bambou, reconstitution des habitations, avec des photos, tableaux et témoignages. Le musée est un peu poussiéreux, mais il nous permet de faire avec Gaëtan et Théotime, un cours d’histoire sur la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation des Japonais en Asie du Sud-Est.

Nous trouvons un bivouac tranquille le long de la rivière et nous nous baladons aussi dans la ville. Puis, nous allons voir l’immense cimetière où sont enterrés les milliers de prisonniers morts sur le chantier du « chemin de fer de la Mort ».