Une (mauvaise) surprise à Valparaiso…

Nous prenons le bus pour rejoindre Valparaiso, à environ 120 km de Santiago, pour aller chercher notre camping-car ! Nous sommes assez excités à l’idée de retrouver notre « maison roulante », après environ 2 mois et demi à voyager d’hôtels en guesthouses !

Nous avons rendez-vous avec l’agence transitaire pour faire les formalités douanières. Carlos vient nous chercher au terminal des bus et nous emmène à l’entrepôt du port où est stocké le camping-car. Il entame toutes les démarches auprès de la douane pour pouvoir sortir le véhicule, pendant que nous attendons sur le parking. Mais tout n’est pas terminé lorsque « sonne » l’heure de la pause déjeuner ! Tout s’arrête, impossible de poursuivre. Nous devons attendre jusqu’à 14h30 ! Après le déjeuner, Bertrand part chercher le camping-car avec Marcelo, pendant que nous attendons encore. Les enfants deviennent ingérables, ils en ont marre. Nous avons quitté Santiago à l’aube, puis nous avons fait 2 heures de bus et depuis que nous sommes arrivés, nous attendons sur un parking… Vivement qu’on s’en aille !

Malheureusement, un peu plus tard, Bertrand revient avec une mauvaise nouvelle : notre camping-car a été fracturé pendant le trajet sur le cargo. Ils ont essayé de rentrer par le lanterneau (fenêtre de toit) de la salle de bain, qu’ils n’ont pas réussi à ouvrir, puis ils ont cassé le grand lanterneau au-dessus de la table et des banquettes. La fenêtre est totalement arrachée, il ne reste plus rien. Ils ont tout fouillé et ils ont volé la télévision, l’imprimante, tous nos DVD, des casques audio, quelques vêtements, des chaussures, nos parfums, des bijoux (que j’avais oubliés), une montre, et divers autres trucs. D’ailleurs, on a du mal à se souvenir de tout ce qu’il y avait dans les placards. Heureusement, nous avions avec nous toutes les choses de valeur.

Pour nous, le vrai problème sera de faire réparer les lanterneaux. Dans un premier temps, il faut qu’on trouve un moyen pour fermer les fenêtres avant qu’il ne pleuve. Ensuite, on ne va pas pouvoir se contenter d’un simple bricolage car il faut que ce soit bien étanche et idéalement, bien isolé. On a malheureusement, peu d’espoir de pouvoir changer les fenêtres, car même s’il y a des camping-cars au Chili et en Argentine, ce ne sont pas les mêmes modèles qu’en Europe.

C’est un peu galère, mais après presque un an et demi sur les routes, on a appris à relativiser les problèmes…

Nous ne pouvons pas sortir le camping-car de l’entrepôt du port avant l’inspection de la police et de l’assurance. Mais, la journée est finie et le lendemain, jeudi 8 décembre, est un jour férié au Chili. Nous devons donc attendre jusqu’à vendredi.

Du coup, nous nous installons à l’hôtel et nous profitons de cette journée « off » pour nous balader et visiter Valparaiso, une grosse ville portuaire construite sur de nombreuses collines. Nous découvrons des quartiers très sympas, nous arpentons les ruelles colorées et couvertes de fresques, nous montons et nous descendons de nombreux escaliers et nous prenons les « ascensores », des funiculaires brinquebalants qui permettent de rejoindre les collines très pentues. Nous allons aussi visiter « La Sebastiana », une autre maison de Pablo Neruda, qu’il avait choisie pour sa vue stupéfiante sur le port, en haut de la colline Bellavista.

 

Vendredi matin, nous sommes sur le pied de guerre pour aller chercher le camping-car ! Mais la personne missionnée par l’assurance se fait attendre et c’est seulement à 15h que nous pouvons nous rendre au port. Je découvre donc le camping-car… (La dernière fois, je n’avais pas eu le droit d’accéder à la zone de stockage des containers.) Accompagnés de l’expert, nous prenons des photos et nous commençons à dresser la liste de tout ce qui a été cassé ou volé. Puis, quand nous sommes enfin prêts à sortir le camping-car, impossible de démarrer ! La batterie est à plat. Il faudra plus d’une heure, des cosses et deux camions pour arriver à faire repartir le moteur !

Pendant ce temps-là, Marcelo court partout pour obtenir tous les papiers et toutes les signatures nécessaires avant que les douaniers ne s’en aillent ! Manque de chance, ils ont mal rempli le Carnet de Passage et nous devrons revenir lundi… Décidément, on n’est pas près de partir…

Enfin, nous quittons le port, et passés la dernière barrière, nous voilà au Chili, l’aventure redémarre ! Mais, il est plus de 18h et nous devons trouver un moyen de fermer la fenêtre cassée. Carlos et Patricio, qui nous ont accompagnés au port, nous aident à trouver quelqu’un qui nous découpe une plaque de plexiglas pour la coller à la place du lanterneau. Et voilà, la fenêtre est temporairement réparée ! On verra si c’est bien étanche lors de la prochaine pluie…

Depuis que nous avons quitté le port, nous n’avons pas coupé le moteur, de peur que la batterie ne redémarre pas. C’était une bonne idée ! Mais au moment de prendre de l’essence, nous réalisons que nous avons besoin de la clé de contact pour ouvrir la trappe. Nous espérons donc que la batterie est suffisamment rechargée. Bien sûr, ce n’est pas le cas et nous n’arrivons pas à redémarrer ! Cette journée ne semble jamais finir…

Carlos et Patricio sont pressés de partir car ils sont attendus, mais ils ne veulent pas nous laisser en plan. Nous déplaçons d’abord le camping-car, qui est planté en plein milieu de la station service! Après plusieurs tentatives pour redémarrer à l’aide des cosses, nous nous rendons à l’évidence, il faut partir à la recherche d’une nouvelle batterie. Heureusement, Valparaiso est pleine de ressources, même un vendredi à 20 h ! Ensuite, nous devons encore démonter l’ancienne batterie et la remplacer par la nouvelle. Et enfin, le camping-car redémarre ! Youpi ! Ça aura été une épreuve…

Il ne nous reste plus qu’à trouver un parking, ce qui ne s’avère pas si simple car à Valparaiso la plupart des parkings sont à l’intérieur des immeubles et donc trop bas pour nous. Pablo avait trouvé l’adresse d’un parking aérien, mais celui-ci est fermé. Comme la soirée a assez duré, nous décidons de nous garer sur le bord de la route, devant l’hôtel Ibis où nous dormons, même si nous sommes un peu hésitants à laisser notre camping-car sans surveillance. Il est plus de 21 heures lorsque nous quittons Carlos et Patricio ! Nous les remercions infiniment pour le soutien et l’aide qu’ils nous ont apportés tout au long de cette journée.

 

Le lendemain, nous allons à Viña del Mar juste à côté de Valparaiso, où nous avons repéré un petit camping tranquille. Pendant deux jours, nous faisons le grand ménage ! Nous vidons la soute et tous les placards pour tout laver et tout ranger, nous lavons les draps et nous vidons nos bagages. Nous lavons même le toit du camping-car et en particulier les panneaux solaires. Pendant ce temps-là, Gaëtan et Théotime profitent de la piscine, du trampoline et du terrain de foot !

Le dimanche soir, nous sommes bien fatigués mais tellement contents de nous réinstaller dans notre « maison » bien propre et bien rangée. Nous sommes prêts pour reprendre l’aventure ! A nous, les belles routes d’Amérique du Sud ;-))