A la frontière thaï…

Nous arrivons à Nong Khai, une petite ville au bord du Mékong, où nous allons traverser la frontière. Nous cherchons un joli bivouac en essayant tous les chemins qui descendent vers le fleuve, mais sans succès. Finalement, en désespoir de cause, nous allons demander l’hospitalité dans un hôtel. L’endroit s’avère encore mieux que nous l’espérions, il y a un grand « jardin » sur lequel on peut s’installer, on est tout seul avec vue sur le Mékong, l’hôtel est vide et on a de l’eau à disposition. En plus, il y a de l’air et il fait frais, le bonheur !

On pensait rester juste une nuit avant de traverser la frontière vers le Laos, mais comme on est bien, on décide de rester un jour de plus. Et le lendemain, on n’a pas non plus envie de partir, donc on reste encore… Nous avons trouvé l’endroit pour nous poser, ça nous fait du bien de ne « rien faire » ! En fait, on prend le temps pour des petites choses de notre vie quotidienne de voyageurs. On profite d’avoir de l’eau pour laver le camping-car, on fait des lessives, on trie nos photos, on prépare la suite du voyage, on gère quelques tracasseries administratives, on fait la sieste… Les garçons peuvent jouer dehors, ils font des batailles d’eau avec leur pistolet ou avec le tuyau d’arrosage et ils se baignent dans une bassine pour se rafraîchir. Ils vont pêcher dans le Mékong. Ils n’attrapent pas de poisson, mais ce n’est pas grave, c’est juste pour le plaisir de sortir les cannes à pêche. Nous passons donc trois jours paisibles avant de lever le camp, direction la frontière !

Nous nous arrêtons avant au supermarché pour faire des grosses courses, sur les conseils d’autres voyageurs. Du coup, nous arrivons au poste de frontière vers midi. Première surprise au bureau de l’immigration, nous devons payer pour faire tamponner nos passeports car c’est l’heure du déjeuner ! On râle, on discute, mais ça a l’air d’être officiel car il y a un panneau avec les prix et les horaires… Et comme toujours dans ces cas-là, les douaniers ne parlent pas anglais… La somme demandée est dérisoire et on n’a pas envie de passer la journée ici, donc on paye.

Puis, on va aux bureaux de la douane pour les papiers du camping-car. On est détendus, il nous faut juste un tampon et une signature et on s’en va.

Malheureusement, les choses ne vont pas se passer ainsi car nous avons un petit problème… Lorsque nous sommes rentrés en Thaïlande le 18 avril, en sortant du Myanmar, nous avons reçu un document des douanes indiquant que nous avions le droit de circuler pendant un mois en Thaïlande. Nous n’y avions pas vraiment prêté attention car nous avions dans l’idée de passer environ 2 semaines dans le Nord avant d’aller au Laos. Grosse erreur ! Nous avions aussi des visas d’un mois, mais en revenant du Japon, nous avons pu avoir de nouveau des visas d’un mois. Du coup, du côté de l’immigration, pas de problème.

L’amende est sévère : 1000 bahts par jour et nous avons 20 jours de retard. Heureusement, il y a un plafond à 10000 bahts, soit environ 250 € !

Nous tentons de les apitoyer, de pleurer, de leur expliquer que nous ne savions pas, que le document est écrit en thaï… Ils nous écoutent avec un air condescendant mais à chacune de nos tentatives pour les convaincre de ne pas nous faire payer, ils nous répondent que nous pouvons aller au Laos, mais que le véhicule restera là, tant qu’on n’aura pas payé. Nous leur demandons d’appeler la douane de Mae Sot, où nous sommes rentrés, mais c’est toujours la même réponse. On leur dit qu’on n’a pas assez d’argent pour payer, alors ils nous répondent qu’il y a un distributeur juste devant le bureau. Bref, après de longues discussions qui ne mènent à rien, on comprend qu’ils ne changeront pas d’avis. On a même l’impression qu’ils se moquent de nous, ils parlent en thaï et rigolent entre eux. Au bout d’un moment, Bertrand s’énerve, on paye les 10 000 bahts et on s’en va ! Notre changement de programme nous aura coûté cher !

On passe ensuite la frontière laotienne, on paye les visas, on fait remplir notre CPD, on prend une assurance. Il est 16h30 lorsque nous rentrons au Laos. 4 heures et demie pour passer les 2 frontières, un record !