Quand une panne mécanique survient… c’est toujours au milieu de nulle part !

Nous avons voulu traverser le Mondolkiri pour découvrir cette région où il y a plus d’animaux sauvages que d’habitants. Nous suivons l’unique route principale, toute neuve, et nous profitons des beaux paysages qui défilent, des forêts immenses et de nombreuses collines verdoyantes.

Soudain, le camping-car donne des à-coups, le moteur s’étouffe et dès qu’on ralentit, il cale tout seul… Nous pensons au filtre à gasoil, que nous devons changer, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit vraiment la cause de ce problème. Justement tous les filtres de rechange nous attendent chez Iveco à Saraburi, en Thaïlande, car ils les ont commandé pour nous depuis notre dernier passage fin mai. Nous avons donc rendez-vous début août, dès qu’on quittera le Cambodge.

Nous étions jusque là tellement contents d’avoir échappé aux problèmes mécaniques… Aucune panne, aucune crevaison depuis un an ! Il n’y a pas de garage Iveco au Cambodge et nous avons encore beaucoup de kilomètres à parcourir avant d’arriver à Saraburi.

On peut quand même rouler, doucement, en s’arrêtant dès que le moteur recommence à brouter. On fait une pause puis on repart. Évidemment, on est au milieu de nulle part, dans la région la moins peuplée du Cambodge !

On arrive tant bien que mal jusqu’à Koh Nhek, une petite bourgade où on décide de s’arrêter pour tenter de trouver une solution. On cherche un garage, des conseils mais personne ne peut nous aider, sans compter qu’il faut réussir à se faire comprendre et que notre panne n’est pas simple à expliquer. Nous trouvons de gentils mécanos mais notre gros véhicule européen avec plein d’électronique (car c’est un modèle assez récent) leur fait peur et ils nous disent tous qu’ils ne peuvent pas nous aider ! Tant pis, nous allons poursuivre notre route doucement et comme nous prévoyons d’arriver à Phnom Penh dans quelques jours, nous essayerons d’y trouver un garage pour tenter de réparer.

Du coup, on oublie tous les petits détours pour découvrir les villages des minorités Bunong ou d’autres paysages du Mondolkiri. Nous allons directement à Sean Monorom, la « capitale » de la province. On fait un petit tour dans la ville et au marché, puis on va sur les collines au-dessus de la ville où on trouve un super bivouac dans les champs, avec une belle vue ! On se croyait au milieu de nulle part, et tout à coup, on rencontre Félix et Camille, un des couples de français rencontrés à Banlung ! Alors qu’on discute dehors, Gaëtan et Théotime jouent dans la boue… (sans commentaires…) et la pluie est de retour ! On s’abrite tous dans le camping-car ! Le temps passe et le soleil disparaît, ils repartent donc de nuit en scooter jusqu’à leur hôtel en centre-ville…

Comme on est bien dans cette région sauvage et désertique, on reste une journée de plus. En plus, il y a du vent et il ne fait pas trop chaud. On va se baigner dans une petite cascade, on se balade dans les collines et on profite des beaux panoramas.

 

Le lendemain, nous roulons vers Kratie. C’est une grande ville, relativement touristique, exactement ce que nous cherchons. Depuis le début de l’Euro2016, Gaëtan est frustré car nous n’avons pas pu voir beaucoup de matchs… Mais la France est en finale, on ne peut pas rater l’événement ! Arrivés sur place dans la matinée, nous nous mettons en quête d’un bar où nous pourrons voir le match. Il y en a plusieurs dans le centre-ville, mais ils nous disent tous qu’ils ferment à 22h ! Evidemment, quelle idée de vouloir regarder la télé en pleine nuit ! Nous faisons alors le tour des hôtels et nous trouvons LA guesthouse : le patron est fan de foot et il parle français, il va regarder le match cette nuit donc nous sommes les bienvenus ! On peut même garer le camping-car juste devant l’hôtel, au bord du Mékong.

Maintenant que la soirée est organisée, nous pouvons profiter de la journée. L’autre intérêt de venir à Kratie était d’aller voir les dauphins du Mékong. Nous allons donc jusqu’à Kampi, à quelques kilomètres, le départ officiel des bateaux qui nous emmènent au milieu du fleuve pour observer les dauphins. Nous partons donc pour une petite balade d’une heure et nous voyons plusieurs dauphins qui nagent autour de nous ! C’est toujours fascinant de les voir si près. On en voit plus que lors de notre balade en pirogue au Laos, mais nous apprécions moins cette excursion. Il y a de nombreux bateaux à moteur, remplis de touristes comme nous, qui tournent autour des dauphins. On profite moins du moment, ce n’est pas aussi magique que dans les Quatre Mille îles…

En repartant, Bertrand a la bonne idée de traverser le parking sans se rendre compte qu’il roule dans une immense mare de boue. Et donc forcément, on s’embourbe et plus on essaie de sortir, plus on s’enfonce ! Donc, impossible de repartir… Ceci-dit il n’y a pas de raison de paniquer car il y a plein de monde, on devrait bien trouver un minibus pour nous tracter. On va donc demander de l’aide et sans qu’on comprenne pourquoi une dame se met à hurler… mais pas de voiture à l’horizon. En fait, une dizaine de jeunes arrivent pour nous aider (appelés par la dame !) Ils se mettent pied nus dans la boue et poussent le camping-car ! Et grâce à eux, on arrive à sortir !

De retour à Kratie, nous allons dîner à l’hôtel où nous avons prévu de voir le match de foot. Nous rencontrons d’autres voyageurs français et hollandais, qui sont là aussi pour voir la finale ! Nous passons une soirée sympa, mais nous les abandonnons après avoir mangé pour aller dormir un peu… Certains d’entre eux ont décidé de veiller jusqu’à 2 h du matin !

Le réveil est un peu difficile au milieu de la nuit, mais on est super motivés en arrivant à l’hôtel ! On rencontre encore d’autres français, ça doit être un des seuls endroits de la ville où on peut voir le match ! On a bien rigolé, mais c’est dommage la France a perdu…

Le lendemain, nous reprenons la route vers Phnom Penh. Le camping-car a toujours autant de mal à rouler, nous avons perdu beaucoup de puissance et nous devons nous arrêter régulièrement. Comme nous n’avançons pas très vite, nous nous arrêtons à Kompong Cham, une ville tranquille au bord du Mékong où l’on retrouve quelques bâtiments de l’époque coloniale, lorsque cette ville était un important carrefour pendant le protectorat français. Nous montons en haut du « vieux phare français », qui s’élève au-dessus du Mékong, face à la ville. Puis, comme souvent, nous allons faire un tour au marché.

 

Les cambodgiens roulent beaucoup en moto ou scooter et nous les avons vus transporter des chargements étonnants… !