Nous arrivons en Argentine par un petit poste de frontière, il y a juste la maison des douaniers pour faire les formalités. Nous ne percevons pas encore de différence avec le Chili. Nous poursuivons la piste et profitons des paysages splendides. Nous faisons d’ailleurs plusieurs pauses-photos pour admirer les flamants roses, les oiseaux, les condors, ou les chevaux sauvages.
Nous nous arrêtons pour la nuit au bord du Lago Ghio, avec une vue à couper le souffle sur le lac et les hauts sommets de la Cordillère, comme le Cerro San Lorenzo. Nous profitons de cette merveilleuse sensation de se sentir tout seul au monde, entourés d’un panorama extraordinaire à 360 °. Nous ne sommes pas pressés de retourner dans une ville…
Le lendemain, nous continuons la piste. Le ripio est très mauvais et ça nous paraît interminable… Nous arrivons enfin à Bajo Caracoles, un village où nous devions prendre de l’essence, retirer de l’argent et faire quelques courses. En fait, il y a bien une pompe mais le gars vient de partir… (à une fête d’anniversaire, parait-il !) Personne ne sait vraiment quand il va revenir, mais nous n’avons pas le choix, nous devons l’attendre car nous n’avons pas assez de diesel pour aller jusqu’à la prochaine station-service à plus de 220 kilomètres. Il n’y a pas de banque, pas de distributeur, pas de restaurant et la seule épicerie est gérée par le pompiste, qui est parti.Nous attendons donc, en mangeant des biscuits pour atténuer notre faim, à défaut d’autre chose…
Pour passer la frontière entre le Chili et l’Argentine, les douaniers fouillent les véhicules car il est interdit d’importer des produits d’origine végétale et animale : fruits, légumes, viande, poisson, charcuterie… et nous avions compris que les produits laitiers n’étaient pas non plus autorisés. Autant dire que notre frigo était vide. En plus, ça fait plusieurs jours que nous vivions en autonomie au milieu de nulle part, donc nous avions bien vidé nos stocks.
Puis, nous réalisons que nous avons un vrai problème : nous n’avons aucun pesos argentin ! Il faut dire que nous avions prévu initialement de passer la frontière entre Chile Chico et Los Antiguos, deux grandes villes où nous aurions trouvé des distributeurs. Comme nous ne sommes pas les seuls à attendre le retour du pompiste, nous nous lançons à la recherche d’une bonne âme qui pourrait nous aider. Par chance, nous trouvons une famille chilienne qui accepte de nous échanger des pesos chiliens contre des pesos argentins. Nous avons donc un peu de monnaie, mais peut-être pas assez pour faire le plein d’essence et faire des courses..
Finalement, le gars revient environ deux heures plus tard ! Il rouvre l’épicerie mais nous n’y trouvons pas grand chose d’autre que des biscottes et des chips. Par contre, la bonne nouvelle c’est qu’il accepte qu’on le paye en dollars US. Ouf, on s’en sort bien ! (Merci à ces quelques billets qu’on avait gardés du Cambodge !)