Traverser le Détroit de Magellan vers Tierra del Fuego !

Terre de Feu, le Détroit de Magellan, Ushuaïa, le Cap Horn, le bout du monde… Ça nous faisait rêver, comme de nombreux aventuriers et explorateurs pendant des siècles.

Lorsque nous quittons Puerto Natales, le planning de la journée s’annonce chargé. Nous avons décidé de prendre le ferry pour la Terre de Feu le lendemain matin à 9 h. Mais avant, nous devons parcourir 240 kilomètres jusqu’à Punta Arenas, faire des grosses courses pour remplir au max notre frigo et nos placards en prévision de plusieurs jours dans la pampa, faire réparer une de nos roues arrières qui est crevée, trouver une nouvelle bouteille de gaz, retirer de l’argent, et trouver un bivouac près du port. Nous relevons le défi mais cette journée marathon s’achève bien tard, alors qu’il fait déjà nuit…

Le lendemain, nous nous levons tôt pour être à 7h30 devant le guichet dès l’ouverture car nous n’avons pas réservé nos places et c’est la « guerre » pour obtenir les tickets restants. Il n’y a qu’un seul ferry par jour et nous aimerions ne pas le rater. Après une longue attente, nous réussissons finalement à avoir la dernière place sur le ferry ! Ça y est, nous allons traverser le Détroit de Magellan !

La traversée en elle-même n’a rien de particulier et pas de paysages extraordinaires à admirer. Mais c’est tout un symbole. Nous approchons du « bout du monde » et nous réalisons tout le chemin parcouru pour arriver jusque là.

Puis nous mettons un pied sur « Tierra del Fuego », un joli nom donné par Magellan, son découvreur européen, à cause des feux allumés sur les côtes et dans les canoës par les populations indigènes. La Terre de Feu, composée de la Isla Grande ainsi que de nombreuses autres îles autour, pour la plupart inhabitées, s’achève au sud par le Cap Horn, et est partagée entre le Chili et l’Argentine. (D’ailleurs, à l’occasion, allez consulter un atlas pour voir le découpage assez étonnant.)

Nous débarquons à Porvenir, LA grande ville de La Terre de Feu chilienne. C’est en fait un petit village où nous avons du mal à trouver un endroit pour déjeuner.

Nous longeons ensuite la côte vers le sud, le long de la Bahia Inutil. Le côté chilien de la terre de Feu est guère peuplé. On ne voit que quelques estancias (ranchs) isolées au milieu d’étendues infinies de steppes désertiques. On croise seulement quelques guanacos et on a la chance de voir des flamants roses dans les lagunes.

Nous nous arrêtons un peu après Onaisin, là où se trouve la colonie de Manchots Royaux ! Nous dormons sur une petite colline à proximité et le lendemain matin, nous allons découvrir ces oiseaux fabuleux. C’est la seule colonie de Manchots Royaux que l’on peut observer en dehors de l’Antarctique. Afin de les protéger, il y a des barrières et on ne peut pas les approcher de très près. Bien sûr, c’est assez étrange de les voir dans l’herbe, alors qu’on est habitué à les voir en photos sur la banquise ! Nous restons plus de deux heures à les observer et à les prendre en photos. Ils sont beaux, rigolos, fascinants. Nous les voyons marcher, plonger, nager et même nourrir leurs bébés, reconnaissables à leur fourrure marron.

Nous faisons ensuite une étape au bord du Lago Blanco pour une journée de repos. Nous rencontrons Alexandra et Gaël, deux français qui voyagent en sacs à dos et font de nombreux treks. En chemin, nous nous arrêtons pour voir la « Draga Auriferica », une vieille machine du début du siècle à l’époque de la ruée vers l’or.

Puis nous traversons le Parc Karukinka, une réserve protégée encore méconnue et nous descendons jusqu’au Lago Deseado. Ushuaïa n’est pas très loin, mais il n’y a pas de route pour l’instant (C’est en projet) et il nous faudra faire un grand tour pour y arriver.

Puis nous quittons le Chili pour poursuivre notre découverte de la Terre de Feu côté Argentine.